La dette hypothécaire canadienne atteint 100 % du PIB, le risque de crise augmente

La dette hypothécaire canadienne ralentit, mais elle a largement dépassé le point de devenir un problème. Banque du Canada Les données de la BoC montrent que l’encours du crédit hypothécaire a ralenti en octobre 2022. Cependant, une croissance lente est toujours une croissance – les ménages doivent désormais l’équivalent de la production économique du pays. À ce niveau, la dette s’accumulera beaucoup plus vite que le PIB ne croît, augmentant la vulnérabilité des ménages et le risque de crise financière.

Les ménages canadiens ont plus de 2,1 billions de dollars de dettes hypothécaires

La dette hypothécaire canadienne atteint un niveau épique et connaît une croissance substantielle. L’encours du crédit hypothécaire résidentiel a atteint 2 073 milliards de dollars en octobre, en hausse de 0,2 % (5,0 milliards de dollars). Comparativement à l’an dernier, le solde est supérieur de 8,3 % (159,8 milliards de dollars). Gardez à l’esprit que c’est ce qui est dû aux institutions. Les particuliers et les hypothèques garanties à l’étranger ne seraient pas inclus dans ce nombre.

La dette hypothécaire canadienne atteint un nouveau record

Le solde impayé du crédit hypothécaire résidentiel canadien dû aux institutions.

Source : Banque du Canada; Mieux habiter.

Avoir une augmentation mensuelle de la dette de 5 milliards de dollars semble énorme, mais c’est une distorsion du montant dû. Le taux de croissance de 0,2 % en octobre était la moitié de celui du mois précédent et un peu plus du tiers de celui de l’année dernière. Un taux de croissance aussi faible n’a pas été signalé depuis février 2019. Même lorsque les gens ne pouvaient pas quitter la maison au premier semestre 2020, ils ont quand même emprunté davantage.

Le taux de croissance annuel est encore élevé, mais il ralentit également assez rapidement. La croissance de ce cycle a culminé en avril 2022 et a chuté chaque mois depuis. La croissance annuelle en octobre est la plus faible depuis avril 2021, qui est toujours très forte. Cependant, le taux annualisé sur 3 mois s’est établi à seulement 4,6 %, confirmant qu’un ralentissement mensuel entraînera la tendance à la baisse.

Croissance de la dette hypothécaire canadienne

Le taux de croissance annuel du crédit hypothécaire résidentiel au Canada.

Source : Statistique Canada; Mieux habiter.

La dette hypothécaire canadienne atteint 100 % du PIB, les risques économiques augmentent

L’ampleur du problème des prêts hypothécaires au Canada est difficile à apprécier tant que l’on ne tient pas compte de la taille de son économie. La publication du PIB de ce matin s’est élevée à 2,073 billions de dollars pour octobre, soit la même taille que la dette hypothécaire due. La dette hypothécaire résidentielle représente maintenant 100 % du PIB, et nous ne parlons même pas des autres segments de la dette. C’est un très mauvais signe, généralement observé avant une crise.

Crédit hypothécaire canadien en pourcentage du PIB

Dette hypothécaire résidentielle canadienne en pourcentage du produit intérieur brut (PIB).

Source : Banque du Canada; Mieux habiter.

Ça s’empire. La dette hypothécaire augmente également plus rapidement que le PIB, bien plus rapidement qu’elle ne le pourrait jamais. Malgré la décélération de la croissance annuelle, le crédit hypothécaire continue de croître de plus de 2 fois le PIB. À moins que la dette hypothécaire ne subisse un choc majeur, elle effacera facilement la production et créera un écart énorme entre les deux. C’est un problème que la dette hypothécaire atteigne la taille de la production, et un problème beaucoup plus important car il laisse le PIB dans la poussière.

Plus le ratio de la dette des ménages au PIB est élevé, plus le risque pour l’économie est grand. Un étude du FMI a révélé que cela réduirait encore davantage la consommation des ménages pendant le choc. Des ratios d’endettement élevés augmentent également le risque de crise financière et le risque de crash. Étant donné que les flambées de la dette accompagnent les bulles d’actifs, le changement soudain de sentiment tend à éroder la valeur.

Pour le dire franchement, le boom de la dette hypothécaire rendra le Canada moins apte à réagir à la récession à venir. Il ne s’agit peut-être pas non plus d’un problème à court terme, selon une prévision de l’OCDE. Ils voient le PIB par habitant du Canada croître au rythme le plus lent de toutes les économies avancées au cours des 40 prochaines années. C’est la place occupée par la Grèce après sa crise financière, mais pour bien plus longtemps.

Des décennies à venir de salaires réels stagnants et d’opportunités économiques pour une dette hypothécaire facile. Ce n’est pas un compromis que la plupart des pays feraient intentionnellement, mais nous y sommes.

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