L’année dernière, j’ai organisé une réunion avec un producteur d’une organisation médiatique avec laquelle j’avais travaillé dans le passé pour répondre à mes préoccupations concernant une nouvelle stratégie de sensibilisation à la diversité. Alors qu’ils essayaient de créer des opportunités de réseautage et des points d’entrée pour les travailleurs marginalisés de l’industrie, cela ne profitait toujours qu’aux plus privilégiés. J’ai vu et vécu la façon dont les personnes marginalisées, surtout si elles étaient handicapées, ont été expulsées des universités et des lieux de travail, et donc incapables d’obtenir les titres ou l’expérience nécessaires pour être même considérées.
Après des heures de va-et-vient et de souvenirs larmoyants d’expériences personnelles traumatisantes, j’ai réalisé que la plupart des gens ne comprennent pas comment la discrimination à l’emploi n’est qu’un seul engrenage dans le mécanisme d’horlogerie qu’est l’oppression.
Cette rencontre a peut-être eu lieu avec une entreprise d’un secteur, mais nos structures sociales n’existent pas isolément les unes des autres.
Pour de nombreuses personnes handicapées, l’accès à l’emploi ne consiste pas seulement à savoir si nous pouvons poursuivre les emplois de nos rêves. Un emploi stable peut faire la différence entre survivre et souffrir.
Ceci et d’autres échecs politiques, pour nous, c’est la vie ou la mort – et c’est intentionnel.
L’eugénisme – un mouvement pour “améliorer la race humaine» par l’élevage sélectif et l’élimination — est basé sur qui la société décide est ou n’est pas valable. Il garantit que seuls ceux qui sont jugés souhaitables ont accès aux ressources nécessaires non seulement pour réussir, mais aussi pour survivre.
En tant que personne handicapée qui est également confrontée à la discrimination contre mes autres identités, naviguer dans le monde m’a fait prendre pleinement conscience de la façon dont les politiques et la législation réduisent non seulement mes chances de survie, mais celles de toutes les personnes handicapées. Et ces systèmes sont interdépendants.
Prenons l’emploi, par exemple, qui a une incidence sur notre accès aux soins de santé. J’ai été assez heureux d’être travailleur indépendant, mais assurance santé est beaucoup plus abordable dans le cadre d’un régime d’avantages sociaux collectifs en milieu de travail. Sans couverture, j’ai dû gagner suffisamment pour couvrir mes dépenses, plus mes frais médicaux en constante augmentation.
Si vous êtes trop handicapé pour travailler, votre seule option de couverture médicale est l’aide sociale qui, dans toutes les provinces, n’atteint pas le seuil de pauvreté. Les personnes handicapées connaissent la pauvreté à les taux plus élevés que les personnes non handicapées, selon Statistique Canada.
Il y a déjà une crise du logement et cela est aggravé pour les personnes handicapées, qui font face à des coûts plus élevés pour un logement accessible. Il n’est pas surprenant qu’il y ait une forte prévalence d’invalidité chez les sans-abri. L’itinérance et la pauvreté nuisent à la fois à la santé physique et mentale, pourtant expulsions de campement demeure la priorité à Toronto.
L’eugénisme exige l’élimination des groupes indésirables, et des politiques comme celles-ci créent une pauvreté mandatée par le gouvernement qui conduit finalement à la mort. Dans toute la société, la déshumanisation des personnes handicapées est généralement acceptée.
Comme ces barrages routiers demeurent, le gouvernement canadien a continué d’ouvrir la voie à l’aide médicale à mourir (AMM) pour les personnes handicapées. Plusieurs histoires de ceux qui ont choisi MAID parlent de lutter contre la pauvreté. Le gouvernement prévoyait d’élargir l’admissibilité pour inclure les affections non terminales telles que la maladie mentale à compter de mars 2023. Tout récemment, le ministre de la Justice, David Lametti cherché à retarder l’expansion après de vives critiques. Mais il n’y a toujours pas de véritables plans pour améliorer les services sociaux et le soutien financier.
Mais il semble que les gouvernements permettent au COVID-19 de produire les mêmes résultats.
Pendant la pandémie, la solution de l’Ontario aux unités de soins intensifs surchargées était un protocole de triage cela signifiait que les personnes handicapées ayant besoin de soins vitaux pouvaient être refusées. Il présumait une moindre valeur sociale inhérente au fait de sauver des vies handicapées.
Et après avoir abandonné les mesures de santé publique, il y a un ajout charge sur le système. Et le déclin de la santé publique devient une excuse pour privatiser les soins de santé en Ontario.
Mais la nature insidieuse de ces politiques fait qu’en pratique, elles causent des handicaps.
Alors que l’Ontario permet aux infections à COVID de proliférer, il y a de plus en plus de preuves que le long COVID peut avoir un impact n’importe où entre 50 à 80 % des personnes infectées. Discrimination médicale et la pauvreté peut permettre à des problèmes traitables de devenir chroniques ou potentiellement mortels.
Les liens entre la pauvreté, la marginalisation et les comorbidités en matière de santé font en sorte que certains groupes connaissent des taux d’invalidité plus élevés que d’autres. C’est pourquoi, en ce qui concerne la COVID-19, les communautés noires et autochtones ont été groupes à haut risque.
Cette poussée systémique pour traiter les personnes handicapées comme moi comme des personnes jetables enseigne aux membres ordinaires de la société à accepter et à faire de même.
Lorsque nous permettons à la valeur humaine d’être comptée et qualifiée plutôt que considérée comme inhérente à nous tous, elle sera toujours utilisée pour justifier la violence et l’oppression envers toute différence que nous pouvons trouver.