UPMC : une santé qui s’en fout | Avis

Au cours des dix dernières années, le centre médical de l’Université de Pittsburgh (UPMC) a donné la priorité à l’expansion et au profit plutôt qu’à la qualité des soins.

L’UPMC possède aujourd’hui une quarantaine d’hôpitaux, assure près de quatre millions de personnes et emploie environ 92 000 salariés. Il en résulte des prix élevés, des salaires bas, des conditions de travail stressantes et de gros bénéfices pour l’UPMC.

Selon la représentante de l’État de Pennsylvanie, Sara Innamorato (D-21) et la députée américaine Summer Lee (D-PA), “l’UPMC a abusé des privilèges qui lui sont accordés en tant que système médical à but non lucratif pour établir un monopole sur les soins de santé dans l’ouest de la Pennsylvanie”.

Cela vient d’un récent rapport du projet américain des libertés économiques. L’organisation plaide pour la responsabilité des entreprises et la réglementation anti-trust. Le groupe est financé en partie par le Réseau Omidyar.

L’UPMC utilise des tactiques monopolistiques et anticoncurrentielles classiques pour faire ce que font toujours les monopoles : fausser le marché et utiliser leur pouvoir pour réaliser d’énormes profits.

Sa première tactique est la consolidation. L’UPMC a augmenté de manière agressive sa part du marché des soins de santé dans l’ouest de la Pennsylvanie, passant de douze hôpitaux à quarante au cours des dix dernières années. L’UPMC a même acheté des hôpitaux pour les fermer et obliger les patients à se faire soigner dans leurs établissements déjà établis. UPMC Pinnacle Lancaster et UPMC Susquehanna Sunbury en sont des exemples.

Selon le rapport, la Federal Trade Commission a constaté que les fusions d’hôpitaux entraînaient « des prix plus élevés de 40 à 50 % » et que « les salaires étaient inférieurs de 6,8 % pour les infirmières et les pharmaciens et de 4 % pour les employés non médicaux ». […] travailleurs qu’ils ne l’auraient été si la fusion n’avait jamais eu lieu.

La deuxième tactique est antisyndicale. L’UPMC fait baisser les salaires en veillant à ce que ses travailleurs ne se syndiquent jamais. Les travailleurs qui tentent d’organiser un syndicat sont « surveillés, harcelés, intimidés et finalement licenciés », selon le rapport.

L’UPMC a été poursuivie par le Conseil national des relations du travail plus de 150 fois et a été reconnue coupable d’avoir enfreint la législation fédérale du travail en 2014 et en 2018. Le résultat est que seulement 2 % des travailleurs de l’UPMC sont membres d’un syndicat. À titre de comparaison, 34 % des travailleurs du réseau de santé d’Allegheny sont syndiqués.

Le manque de protections du travail permet à l’UPMC de surmener et de sous-payer ses travailleurs. Une enquête récente rapporte que 93% du personnel hospitalier de Pittsburgh pense à arrêter de fumer tous les jours et 90% ont déclaré être en retard sur leur charge de travail.

La troisième tactique consiste à abuser de son rôle d’assureur.

Le rapport indique : « L’UPMC contrôlait 17,5 % du marché de l’assurance maladie en Pennsylvanie et 32 ​​% du marché dans l’ouest de la Pennsylvanie. En tant que grand assureur, il peut utiliser l’accès aux soins pour acquérir de nouveaux patients et nuire à ses concurrents.

Le rapport contient plusieurs recommandations sur la manière d’améliorer la qualité des soins de santé et les conditions de travail.

La Pennsylvanie devrait adopter le Pennsylvania Open Markets Act car l’État ne dispose pas de réglementation anti-trust. L’État devrait utiliser ces réglementations pour briser le pouvoir de monopole de l’UPMC.

L’État devrait appliquer une réglementation du travail plus stricte pour garantir que les travailleurs sont libres de former des syndicats sans harcèlement.

L’État devrait interdire les accords de non-concurrence. Les accords de non-concurrence empêchent les travailleurs de travailler pour des concurrents situés à proximité géographique. L’interdiction de ces accords donnerait aux travailleurs une plus grande liberté pour quitter l’UPMC et chercher de meilleures conditions ailleurs.

L’État devrait réformer ou éliminer le statut d’exonération fiscale de l’UPMC car l’UPMC a violé ses exigences pour le recevoir actuellement.

L’État devrait interdire le refus d’assurance. Actuellement, les compagnies d’assurance ne sont acceptées que par certains hôpitaux de leur réseau. Un patient dont l’assurance n’est pas acceptée par l’UPMC doit payer l’intégralité du prix de sa visite ou parcourir une distance plus longue jusqu’à un hôpital qui accepte son assurance. Forcer les hôpitaux à accepter tous les assureurs agréés contribuerait à briser le monopole de l’UPMC.

Le problème avec ces solutions est qu’elles ne sont que des pansements sur un système fondamentalement défectueux. Gérer les soins de santé comme une entreprise à but lucratif nuit à tout le monde. La création d’une plus grande concurrence peut faire baisser les prix de l’UPMC, mais cela divise inutilement les ressources et maintiendra les prix plus élevés qu’ils ne devraient l’être pour leurs patients. La seule vraie solution est de traiter les soins de santé comme un service public, comme au Canada et au Royaume-Uni, où les hôpitaux sont gérés publiquement. Cela leur permet de servir toute personne qui a besoin de soins et d’être tenus responsables.

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